Les éleveurs ont observé depuis fort longtemps que le poil des animaux, et tout particulièrement la laine de mouton, s'agglomère de manière irréversible sur les zones de frottement (entre les
pattes des animaux, par exemple).
En reproduisant "artificiellement" ce frottement, les nomades inventèrent le feutre : une technique répandue dans tout l'Orient et le nord de l'Europe depuis des millénaires. On a ainsi
retrouvé en Sibérie des pièces de feutre vieilles de plus de 8000 ans.
Ce matériau reste d'usage courant en Asie centrale et, tout particulièrement, en Mongolie où les nomades continuent de l'utiliser pour la fabrication et l'isolation de leurs maisons rondes :
les yourtes.
Sachant qu'au pied de l'Altaï les hivers sont d'une rigueur extrême (le thermomètre descend régulièrement à -50°C), il est indispensable que la yourte offre un abri aussi confortable que possible à ses habitants. En superposant jusqu'à 8 ou 10 couches de feutre, les Mongols obtiennent une isolation suffisante pour passer ces terribles hivers bien au chaud dans la ger.
Les éleveurs mongols fabriquent eux-mêmes le feutre traditionnel en utilisant la laine abondante de leurs troupeaux. On fabrique ce feutre, généralement à la fin de l'été en prévision de l'hiver tout proche. Comme toujours en Mongolie, la date propice pour la mise en oeuvre sera déterminée par un savant mélange de croyances chamaniques et une observation fine des indices météorologiques distillés par la nature. La préparation du feutre sera aussi l'occasion de libations et de nombreuses prières.
Pour fabriquer le feutre, les nomades utilisent la technique du roulage à plat : il s'agit d'étaler sur une toile ou des nattes, une épaisseur aussi uniforme que possible de laine de
mouton.
Quand les fibres s'entremêlent, le feutre se rétracte peu à peu. Aussi, on prépare une toile de 7 mètres pour obtenir au final un feutre de 5 mètres seulement. La laine est, une première fois
enchevêtrée à l'aide de perches et foulée au pied. On l'asperge ensuite abondamment d'eau et on la couvre avec une autre toile ou de la paille. Un tronc d'arbre est alors disposé en travers : il
va jouer le rôle de "rouleau à pâtisserie". La toile et la laine sont enroulées autour du tronc, après quoi on va tirer ce dernier, à l'aide d'un cheval, d'un yack ou d'un chameau, sur des
kilomètres et des kilomètres, dans la steppe, en tous sens.
C'est une méthode imparable pour parfaitement mêler les fibres de laines et constituer un feutre d'une résistance à toute épreuve !
Evidemment, le feutre est de nos jours le plus souvent fabriqué de manière industrielle. Dans ce cas, des machines équipées de gros rouleaux servent à la fabrication.
Associé à des toiles respirantes, le feutre isole à des niveaux souvent plus performants que les laines minérales et il régule parfaitement l'humidité au sein de la yourte. La laine a la
propriété de fixer certains polluants (composés organiques volatils) et le feutre permet ainsi de maintenir une ambiance toujours saine. Enfin, la laine de mouton se consume naturellement mal.
Par l'adjonction de sel de bore, on renforce cette propriété naturelle qui protège la yourte des incendies.
On retrouve le feutre dans de multiples formes traditionnelles : bottes, bonnets et couvertures en Scandinavie, Russie et Asie centrale ; tapis et capes de bergers en Anatolie (Turquie). Mais on
l'utilise aussi dans l’automobile, l’isolation ou l’électroménager comme filtre, joint, etc...
Nos yourtes sont importées directement de Mongolie.
Nous les recevons donc, logiquement, avec des feutres en pure laine de mouton lavée. Ces feutres sont industriels mais présentent l'avantage d'être d'épaisseur plus régulière, d'être plus
résistants et, surtout, sans odeur...
Comme nous sommes loin des rigueurs climatiques d'Asie Centrale, une seule couche de feutre est utilisée. Associée à un chauffage en début et fin de saison, l'isolation que procure ce feutre est
suffisante pour vous assurer une nuit douillette et confortable.
Toutes les infos pour dormir en yourte sont ici.