Ça y est, le moment est venu du nettoyage de printemps.
La ferme des ânes ouvre ses portes ce mois-ci et il faut que tout soit rutilant pour vous accueillir. La roulotte sera lavée du sol au
plafond. L'un des côtés, qui a pris la pluie plus que les autres, aura besoin d'un petit coup de peinture. Les portes des yourtes vont être vernies avant leur mises en place. On remet en eau les sanitaires. On nettoie les
vitres de l'accueil. On vérifie la literie.
Et enfin arrive le grand moment : celui du montage des yourtes. Une journée est nécessaire pour chaque hébergement. Il faut apporter les éléments, les assembler avec précision. Parfois, ça roule
tout seul, presque trop vite. On se dit que cette année, c'est dans la poche. Et puis sur la suivante, on s'arrache les cheveux : ça ne veut pas. Rien ne tombe juste, le vent s'en mêle... Il est
peut-être temps de faire une pause, non ?
Comme on a besoin de s'aérer un peu et de penser à autre chose. C'est l'occasion de faire une petite virée chez nos producteurs et chez nos fournisseurs. Les réserves dans lesquelles nous piochons pour alimenter nos paniers-repas locavores sont vides. Il faut les remplir avant l'arrivée des premiers hôtes.
Ce matin, je pars donc à Bourganeuf, direction, la Conserverie des Mille Sources. En poussant la porte, la sonnette retentit et une odeur délicieuse me parvient de la cuisine. Elisabeth sort de son bureau. Elle a préparé ma commande et appelle Kevin pour nous aider à la charger. Sur les petits cartons a été marqué au feutre le mot « ânes ». Impossible de se tromper. La voiture se remplit de pâtés de campagne, de rillettes de canard, de boudins aux pommes et aussi de gâteaux à la noisette. Ah, ce gâteau, c'est LA spécialité de la Creuse. Une gourmandise toute simple, au goût rustique, mais qui fait fondre tous ceux qui y goûtent. Pour ma part, j'aime surtout le tremper dans le thé ou le café. Mais à chacun ses goûts.
Je rentre à la ferme et vide les courses dans les petites étagères de la remise.
Après le repas de midi, nous partons, Christophe, moi et le chien pour St Laurent les Églises. C'est une jolie route à travers le bocage qui nous mène tout droit à la brasserie Brâm. Avant toute chose, nous faisons une petite balade, pour profiter du soleil et de ces paysages typiques des environs d'Ambazac. Le chien s'en donne à cœur joie et pour nous, c'est aussi une récréation bienvenue. Mais il est 15h déjà et Aurélien doit nous attendre à la brasserie. Nous le trouvons en train d'étiqueter ses bouteilles. Son chien à lui vient renifler la voiture où se trouve Ilton. Pas sûr que ces deux là deviendront copains.
On fait les bavards un long moment. On se parle de la Saison passée, de celle qui s'annonce. Aurélien connaît bien les Ânes de Vassivière : il y est venu dormir en yourtes à plusieurs reprises avant de devenir notre fournisseur de bières artisanales.
Après avoir bien parlé, on finit par se mettre au boulot. On charge les caisses de blondes, de brunes, de blanches... il nous propose aussi une « édition spéciale » pour l'été. Plus légère que les autres, plus amère aussi. On hésite. On en prend quelques unes pour goûter à la maison. Et puis on prend la route du retour.
Le lendemain, on s'est remis à notre montage de yourtes. Cette fois, les choses se font mieux, ouf ! On s'apprête à mettre la dernière main à la yourte Sarantoya quand un camion fait irruption dans le chemin. C'est Sylvie du Gaec Fontloup qui apporte son jus de pomme bio. On s'organise pour faire la chaîne car il y en a, des cartons pour les Ânes de Vassivière ! Il faut dire que c'est notre produit fétiche, à la ferme. En cadeau d'accueil, dans les petits déjeuners, dans les pique-niques... impossible de lui échapper. Quand tout est bien rangé. Sylvie fait mine de monter dans son véhicule, mais c'est en fait le début d'une très très longue discussion. C'est qu'on est pipelettes dans les coins ! On aime se raconter nos petites histoires. Elle nous parle de ses poulets, de ses vaches, de ses pommiers, mais aussi de l'office de tourisme... tout y passe. Mais je vous rassure. Nous ne sommes pas en reste. On en a des choses à dire nous aussi.
Midi passé, Sylvie s'assoit derrière son volant et part finir ses livraisons. Quant à nous, il n'est plus temps de terminer notre montage de yourte : nos ventres nous rappellent à l'ordre et il serait temps de nous mettre à table. Le travail attendra bien cet après-midi.